B B boutic La pêche du brochet, du sandre et des autres carnassiers d’eau douce, en plan d’eau comme en rivière offre des possibilités presque infinies et demande un matériel de pêche technique et approprié.
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81 - LE LAC DE RABASTEN
les bons coins de peche dans le tarn
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Le lac artificiel des Auzerals - Rabasten
Lieu idéal pour la pêche au coup, le lac artificiel des Auzerals est situé à 3 km de la ville par la route de Grazac. Chaque année de nombreux concours de pêche sont organisés et nous avons rencontré David Bonasio, du Team Sensas Roquettes de Toulouse sur les berges de ce plan d’eau.

«La pêche de compétition est ingrate».
Il y a toujours un facteur chance qui entre en jeu malgré les investissements personnels et financiers, les déplacements dans la France entière et tout le travail fourni depuis des années dans les préparations et les compétitions sélectives».

C’est par ces mots que David Bonasio nous accueille, très afféré à préparer sa station et à monter ses kits pour que notre rendez-vous soit parfait malgré la pluie qui menace.
Nous lui demandons de se présenter, si besoin était :
J’ai trente neuf ans, marié et professionnellement je suis gérant d’une société d’ambulances.
En ce qui concerne la compétition j’ai commencé très tard puisque je suis licencié depuis seulement une quinzaine d’années mais cela ne m’a pas empêché d’avoir de nombreux titres dont trois fois un titre national.

La pêche au plan d’eau
Tu nous parles un peu de ce plan d’eau, tout proche de chez toi.

rabasten C’est vrai, j’adore ce plan d’eau.
Il est bien dessiné (il fait un peu plus de deux hectares), son fond est régulier, les berges bien dégagées, propres et accessibles et pour couronner le tout il très poissonneux, ajoute David avec le sourire.
Le fond est de 2,50 m dans sa partie la plus large et près de 5 mètres à la digue.
A la digue il y a aussi des barbeaux…ça démonte là-bas !

Le plan d’eau a accueilli de nombreuses compétions, notamment les championnats de France troisième division nationale aussi bien au coup qu’au moulinet.

Peux-tu nous parler de la population piscicole du plan d’eau ?
Aujourd’hui j’ai choisi de pêcher à la grande canne à 13 mètres cela me permet de passer entre les herbes.
Plus loin, le fond est un peu plus propre et la pratique de l’anglaise permet de prendre parfois des carassins de 600 à 800 grammes. Malheureusement la population de carassins a subi une forte mortalité l’année passée sans que l’on sache vraiment très bien pourquoi.
Nous avons comptabilisé 280 poissons morts...
Une véritable catastrophe écologique !

Quelle technique conseilles-tu aux pêcheurs qui viendraient dans la région ?

Pour ceux qui viendraient dans la région, il est possible de faire de belles pêches à la grande canne mais aussi à l’anglaise. La retenue est très riche en gardons, plaquettes, carpes et quelques poissons-chats qui disparaissent au fur et à mesure des années et des prélèvements. J’ai bien entendu une nette préférence pour l’anglaise, mais je dois m’entraîner régulièrement à la canne, c’est pourquoi aujourd’hui, j’utilise ma treize mètres !

Tu connais bien le parcours me semble-t-il. Il y a un secret pour réussir une belle pêche ici ?

J’ai gagné de nombreux concours ici dont quelques compétitions départementales.
Pour les secrets, c’est comme partout sur les parcours en plan d’eau : il faut avoir une ligne très légère et des amorces aussi très légères pour les gardons :
- 1 paquet de 3000 étang
- 1 paquet de 3000 surface
- 1 kg de terre de Somme.

Par contre pour la pêche des plaquettes, je préfère un autre mélange :
- 1 paquet de 3000 étang fine mouture
- 1 paquet de Sensas brème explosive
- 1 kg de terre de Somme.

Surtout ne pas matraquer et rappeler discrètement par des petites pincées à trois ou quatre doigts.
Je me souviens avoir pendant la troisième manche division nationale coup alors que mes adversaires cherchaient les poissons-chats, j’ai pêché uniquement des plaquettes : je réalise 120 plaquettes pour 6,200 kg et je termine second de cette manche.
Quelle pêche pour l’anglaise ?
Des wagglers en plume de paon de 8 à 12 grammes. Exceptionnellement, à la digue, des wagglers de 16 grammes pour pêcher à 50 mètres. C’est un excellent bon souvenir d’ailleurs avec cette tactique ici, car j’ai gagné une grande épreuve avec 2 kilos de gardons alors qu’il faisait une température de moins 4 degrés !


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J’avais pêché à 5 mètres de profondeur… en fixe !

C’est le moment que choisit une carpe pour s’intéresser au bouquet de pinkies esché sur la ligne en 8/°° et qui se dirige résolument  vers les herbiers.
David tente de suivre le poisson en se déplaçant sur la rive, mais sans espoir...
Elle se décroche finalement, David sauve sa ligne et change immédiatement le bas de ligne qui a souffert.

Il est inutile que je monte plus fort, les kits ne sont pas adaptés à cette pêche de gros poissons.
J’ai amené aujourd’hui ma canne de compétition plutôt destinée aux canaux et aux pêches tactiles. Je vais envoyer une cartouche pour réanimer le coup qui a été quelque peu animé.
..

Rires...

Malgré tout il change de kit et utilise une ligne « un poil » plus forte et m’explique ses raisons :
Je change pour un corps de ligne en 14/°° car cela me permet de mieux contrôler la coulée puisque le nylon est plus rigide.
Le flotteur est un « Gamma » d’Eric Baire de 0,30 g. Il a une forme bouteille pour bien tenir dans la pellicule de surface même quand il y a un vent léger.
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J’ai placé dessous 4 plombs : 1 n° 6 + 1 n° 8 + 2 n° 10.
En dessous, à 20 cm 1 plomb n° 11 puis un plomb de touche n°12.
Le bas de ligne de 15 cm est en 10/°° et j’utilise un hameçon 3405 Feeling Black Nickel de 18 pour escher de deux ou trois pinkies. Si la pêche devient difficile je changerai pour un 3210 bronze Feeling car sa forme évite les décrochages.
Lorsque je pêche les plaquettes, j’utilise un élastique ZIM en 0,6/°° sur 1 seul brin car la bouche des petites brémettes est très fragile.
Pour cette pêche difficile entre les herbiers, je dépose mon hameçon d'un centimètre maximum et je bloque pour ne pas racler. C’est vraiment technique et c’est pourquoi j’utilise un CDL plus fort, mais au final c’est très payant. Si le vent se lève, je déposerai mon BLD un peu plus, entre 3 et 5 cm, même pour les poissons chats.
Si les brémettes rechignent un peu, je devrai animer légèrement, à « la pompette », elles engament à la descente dans ce cas là !

Tu tilises aussi les terreaux dans l’amorce ?
Non jamais !
Je trouve que lorsque les terreaux sont coupés dans les farines, ils perdent leur jus et dans ce cas leur efficacité est bien moindre. Alors je coupe mes terreaux en deux ou trois portions, je les incorpore uniquement dans de la terre de rivière que je dépose à la coupelle. Si je fais des boules pour l’anglaise, j’ajoute un peu de liant à coller.
Je ne les coupe pas trop fin (certains font de la bouillie, c’est inutile). Il me semble que lorsque l'on coupe les dendros (*) en deux ou trois morceaux, ils se régénèrent plus rapidement et deviennent plus fermes.

La pluie tambourine à la surface de l’eau aussi David commence à ranger son matériel.
Je le remercie de sa disponibilité et il me lance :
Ne me remercie pas car ta revue est vraiment un beau magazine, je suis heureux d'y participer car je le trouve très utile, pour ne pas dire indispensable. Il manquait ce genre de revue pour les pêcheurs amateurs, avec des reportages, des recettes, des montages, des astuces. Lorsque nous avons débuté en compétition avec mon ami Gaspard nous avons cherché des articles comme ceux que tu proposes pour nous améliorer au coup ainsi qu’à l’anglaise, mais il n’y avait pas

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grand-chose de crédible ou beaucoup trop technique à mon goût. C’est surtout Gilles Massiau qui nous a aidé dans ce domaine. Donc si je peux aider ta revue et susciter de nouvelles vocations, c’est vraiment avec grand plaisir.

Merci David et certainement à bientôt… au bord de l’eau !


Renseignements
Sur place : espace aménagé pour les pêcheurs handicapés, aire de pique-nique, parcours de santé. Pour les amateurs de promenade, il est possible de faire une balade à pied autour du lac, la baignade est interdite.

(*) Le dendros est considéré comme un savant mélange entre le ver de terreau et le ver rayé. Il ne s’agit cependant pas d’un croisement d’espèce. Il présente la zébrure du premier, la vivacité et fermeté du second. Sa taille varie entre 5 et 10 cm. Les élevages de dendros sont maintenant parfaitement maîtrisés et l’on trouve sur le marché des produits de qualité irréprochable.
Source : www.verminieredelouest.fr

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